braquée d’une autre planète que la terre, ou d’un astre, — visant jusqu’aux confins de notre monde étoilé. Une nouvelle disposition du spectacle des choses, par le changement du point de vue, nous fait un ciel différent par de nouvelles apparences de rapports parmi les masses en mouvement. Le tableau peut être ainsi renouvelé à l’infini des aspects des phares du céleste Océan.
Dans la redoutable complexité des énergies cosmiques infrangiblement conjuguées, l’espace, le temps se réalisent en nous, par les moments de courses astrales vertigineuses, marquant, dans des afflux et des dispersions d’énergies, des âges d’évolutions de la naissance à la mort. Ils sont là-tant et tant de mondes, que toutes les étapes de leur existence sont simultanément sous nos yeux, — au moins les plus significatives. La courbure terrestre est si prononcée que quelques milles, en pleine mer, épuisent nos ressources visuelles. Ici, la grande voûte bleue, constellée des flambeaux d’une fête éternelle, ne présente finalement à notre vue que des transparences de feux aux confins de l’inconnu.
Il n’est point de raisons pour que, dans les successions de l’espace et du temps, d’autres systèmes d’univers ne viennent s’offrir à des renouvellements de sensations. Le temps infini, c’est bien long, et l’espace infini, c’est bien loin…
La somme de notre univers accessible à nos perceptions dépasse, dans son ultimité, l’emprise actuelle de nos compréhensions.
C’est beaucoup d’en convenir sans fausse honte. Honneur à qui en saura distinguer ce qu’il connaît bien ou mal de ce qu’il ne connaît pas, de ce qu’il ne peut connaître, en nous laissant le libre recours aux puissances d’imagination estimées à leur juste valeur[1]. Quoi qu’il arrive, la prise de contact du ciel et de
- ↑ Sur la notion de « l’infini », le génie de Pasteur s’est efforcé de porter la lumière, mais les maniements de l’expérience familière venant ici à lui faire défaut, il n’a pu que revenir à la commune insuffisance de remplacer l’observation par des constructions hasardeuses » de raisonnements.
« L’infini » est un mot, un mot sans représentation de positivité puisqu’il ne contient rien qu’une négation. Tout ce que la sensation nous révèle des éléments