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COSMOLOGIE

Aujourd’hui, on en devine tant, qui échappent à notre vue, que beaucoup ne demandent qu’à en voir dans le champ même de l’invisibilité. Les récentes découvertes en ont rendu le nombre incalculable. Ces astres ne seraient que des assemblages de poussières cosmiques — parfois même invisibles, parce que s’y ren contrerait un nombre insuffisant d’atomes chargés d’électricité. Les aventures inattendues de la récente Nova de Persée (21, 22 février 1901) semblent avoir fourni des corroborations. On mentionne partout l’événement de chocs inévitables dont l’effet serait d’aboutir à des embrasements d’étoiles mortes, ou même à des reconstitutions de nébuleuses en tous états d’évolutions. On ne peut nier que les différents aspects du phénomène présentent une remarquable succession de cohérences, permettant peut-être, un jour, de fermer provisoirement le cycle éventuel des transformations astrales dont nous sommes un passage dans l’infinité de l’espace et du temps.

C’est ce qui attira la particulière attention des astronomes sur les fameux mouvements en spirale, signalés et dûment commentés, dans un nombre toujours croissant de nébuleuses insignes. Des photographies de nébuleuses spirales, parmi lesquelles celle des Chiens de chasse occupant le premier rang, paraissent mettre hors de doute les déterminations du mouvement, et quand on arrive aux nébuleuses annulaires, comme celle de la Lyre, voisines de l’aspect de Saturne, l’évidence des rapprochements devient si forte qu’un tressaillement de suprême conquête ne peut être réprimé.

Les bandes nébuleuses des Pléiades, la traînée nébuleuse du Cygne (d’indication si remarquable), la nébuleuse du trou noir dans la voie lactée, la grande nébuleuse du Serpentaire, les amas d’étoiles d’Hercule, de Pégase, des jumeaux, en leurs formes diversifiées, nous montrent la figuration spiraloïde en voie de se dissiper pour faire place à de nouveaux états d’évolution, tandis que les étoiles nouvelles, avec la rapidité de leurs phases, suggèrent des chocs dont les conditions ne cessent de varier.

Étoiles variables et nébuleuses gazéiformes nous présentent encore des stages insuffisamment déterminés, et l’étude spectrale apporte de nouvelles complications qui, plus tard, pourront s’ordonner en de nouveaux jaillissements de clarté. Tout ce que nous osons présentement dire, c’est que des corrélations de change-