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septembre 1878), mais très volumineux et pleins de choses curieuses, excellentes, que j’espère examiner prochainement. Il y a, entr’autres, au deuxième numéro, un article : le Midi français, de Ricard, important pour ses affirmations fédéralistes.

On peut, du moins, résumer en quelques mots cette action variée et nombreuse de plusieurs années : elle fut l’effort le plus considérable, le plus décisif, de la préparation au fédéralisme ; elle en rassembla sur un point, en un temps donnés, les éléments épars dans le passé et dans les provinces ; et, pour accomplir aujourd’hui quelque chose de bon, de perpétuel, il est indispensable de revenir à ces actes-là, qui ont défriché le domaine où peut désormais s’édifier l’œuvre fédérale pratique.



Louis-Xavier de Ricard avait perdu sa femme, Lydie Wilson, en 1880 ; elle n’avait pas trente ans, et ce fut une grande peine qui brisa sa vie. Découragé, il partit, deux ans après, en Amérique.

D’abord rédacteur en chef de l’Union française, journal fondé par Émile Darriaux, à Buénos-Ayres, il gagna le Paraguay, où il tenta de se faire colon, cultivant la canne à sucre, etc., dans un vaste terrain acquis à Lambaré, près d’Assomption. Il fonda, là encore, un journal français bi-mensuel, le Rio-Paruguay avec le double but de défendre, de développer les intérêts français dans ce pays, et de faire connaître en Europe les ressources du Paraguay. Il resta là près de deux ans. Appelé ensuite au Brésil par la colonie française, pour y publier un journal, il dirigea le Sud Américain, hebdomadaire, qui soutint les intérêts politiques et commerciaux de la France, très combattue alors là-bas par l’influence grandissante de l’Allemagne. L’esclavage existant encore, il mena contre cette institution une campagne très énergique. Il resta une année à Rio-de-Janeiro, qu’il dut quitter à la suite d’une attaque de fièvre jaune subie par sa seconde femme, Louise Kirchner, une champenoise qu’il avait épousée à Buénos-Ayres.

Rentré en France, à Montpellier, en 1880, il y recommença ses luttes et sa propagande républicaines. Il y retrouva ses amis, et les plus chers de tous, Auguste Fourès et Jean Lombard. Collaborateur au Petit Méridional, il fonda aussi de nouveaux journaux politiques et littéraires, entr’autres le Languedoc. En 1857, il fut appelé par le maire de Barcelone, Ruis y Taulet, comme secrétaire de la section française à l’Université. Il avait eu des relations très actives et très suivies avec les Catalans, lors de sa première campagne fédéraliste ; son séjour à Barcelone, jusqu’en mai 1888, le fit pénétrer tout à fait dans le mouvement catalaniste. Son étude sur Auguste Fourès : Un Poète national, est aussi de 1888 (Savine éditeur). Mandé ensuite à Toulouse par les directeurs de la Dépêche, il retourna à Montpellier, où il prit la direction de l’édition de la Dépêche pour l’Hérault. Il y publiait, en plus, tous les quinze jours, un article de première page. Cette collaboration devait durer jusqu’en 1897, sauf une année d’interruption, qu’il passa à Java (1890). Il