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Page:Closset - L’Ombre des roses, 1901.djvu/28

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LE PAUVRE BLAISE.



Le Pauvre Blaise va par la plaine
Avec son cœur en peine…
Il n’aime plus rien que le ciel et l’eau ;
C’est pourquoi il va vers la mer et les bateaux.
Le long de la douce triste Mer du Nord
Il cherche une petite ville qui dort.
Mais elles ont reculé toutes devers la dune,
Roulées dans leur mante de sable — ou brune
Et blanche comme le limon et l’écume.
Bah ! tant qu’il y a de l’eau et du ciel
Le pauvre Blaise ne sera pas découragé :
Ce sont les hommes seulement qui lui font peur.
Il suivra, quand il quittera la mer de sel,
Les beaux canaux aux écluses peinturlurées
Et, vite, arrivera jusqu’à la petite ville, et dans son cœur.

Alors, ce sera comme dans les Fioretti,
Et les oiseaux, les hirondelles surtout,
Viendront écouter en taisant leurs cris
Les discours de ce pauvre petit fou
Sur l’amour, et sur ce que Dieu est pour tous.

Mais quand il aura fini de dire : Dieu,
Il dira la mer par où il est venu, puis son âme

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