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Page:Closset - L’Ombre des roses, 1901.djvu/29

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Bleue et or, et comme une impatiente petite flamme,
Puis les étoiles qui l’ont guidé de leur mieux…
Et ce sera presque toujours la même chose
Même s’il dit qu’il est heureux,
Après avoir dit qu’il est très pauvre,
Car le vieux cœur des petites villes sait bien
Qu’il n’y a rien de nouveau depuis que la mer est mer
Et que le sable monte sur elles, grain à grain.

Puis il dira qu’il ne dit rien à personne
De sa propre mélancolie, car le silence
Est ce qu’il a gardé de plus précieux
Après avoir souffert beaucoup et peu.

Il est fleuri de bonne volonté ;
Il est venu en marchant sur la mer.
Cela se peut ; elle est pleine de sel amer ;
Et lui, si droit, si plein de foi et si léger !…

Il est venu sans instrument de musique,
Viole ni luth, double ou simple flûte.
S’il chante, sa respiration sera le rythme
Et sa chanson ira sans air, dans l’air, comme un parfum…
S’il chante, peut-être on n’entendra rien !

Il est venu après qu’il avait un jour tant plu
Sur la tourterelle choyée de son âme,
Et maintenant, il ne retournera plus
Là d’où il s’est enfui serrant sa petite âme…

Mais ici, que fera-t-il, sinon rire,
Sans fin, doucement, avec l’air et l’eau

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