Page:Clouard - Documents inédits sur Alfred de Musset, 1900.djvu/39

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M. Paget, dans l’Illustration du 4 mai 1861, décrit ainsi le tombeau :

« Le monument dont nous donnons ici la figure, a 2m de large sur 2m20 de haut. La partie supérieure, forme médaillon placé dans le fronton, porte la tête de Minerve, symbole de l’Institut. Au-dessous du piédouche qui supporte le buste en marbre d’Alfred de Musset, tel qu’il était peu de temps avant sa mort, on a sculpté la lyre, la plume, avec une palme et une branche de laurier, attributs du poète illustre. Dans un cartel placé sous ces attributs, sont gravés six vers, extraits d’une élégie touchante que tout le monde connaît ; elle est intitulée Lucie :

Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière ;
J’aime son feuillage éploré,
La pâleur m’en est douce et chère,
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai.

«…Enfin, sur les deux cippes parallèles, sont gravés : d’un côté, quatre titres d’œuvres en vers : Namouna, Rolla, Mardoche, Les Nuits ; de l’autre, trois titres d’ouvrages en prose : Un Caprice, Lorenzaccio, Frédéric et Bernerette. »

Un saule pleureur est placé près du tombeau qu’il recouvre de ses branches ; mais le pauvre arbre a bien peu de terre et il faut le remplacer souvent, ce à quoi veilla d’abord le frère et veille aujourd’hui la sœur du poète. Fréquemment, des mains amies vont y déposer des fleurs et tous les ans, le 2 mai, une manifestation a lieu, organisée par des jeunes gens enthousiastes et des admirateurs de l’auteur des Nuits.

Le 9 mai 1880, une représentation extraordinaire fut donnée au Palais du Trocadéro, organisée par MM. Grippa de Winter, Buchelbry, Raymond Bonnial, le comité des fêtes du Quartier-Latin, l’école de M. Talbot et les délégations des Facultés de Bruxelles, Lille, Liège, etc…, sous la présidence d’honneur de M. Paul de