L’exploration reprit. Les yeux du pilote clignaient, se fermaient, à force de fixer le sable jaune. Le découragement le prenait à certains instants. Ce fut l’interprète Bakar qui, tout à coup, poussa un cri :
— Là… Là-bas… Regardez…
Les mains aux commandes, l’aviateur se pencha hors de la carlingue. Et, aussitôt, il aperçut ce que lui désignait son compagnon. Une masse gisait dans le sable, à demi ensevelie. L’avion, monstre blessé, s’était retourné ; les ailes étaient à peine visibles. Mais, sous le dur soleil, Le fuselage de l’appareil brillait.
— Ce sont eux ! gronda-t-il. Les malheureux !
Il descendit. À mesure qu’il se rapprochait du sol, l’accident lui apparaissait dans toute sa lumineuse horreur. L’appareil s’était écrasé dans une chute affreuse. L’hélice pendait, tordue, à demi détachée. Soudain, il distingua deux corps étendus et il lui sembla qu’un faible cri se mêlait au ronflement de son moteur. Il calcula pour trouver un terrain favorable à l’atterrissage, entre des dunes à peu de distance du lieu de la catastrophe et se posa doucement :
— Viens vite ! dit-il à Bakar.
Il n’y avait pas à en douter. On criait, Mais une seule voix parvenait à l’oreille exercée du pilote. Il se mit à courir, suivi de Bakar.
Il y avait, en effet, deux hommes couchés sur le sable. L’un, sur le dos, semblait dormir d’un profond sommeil. L’autre remuait, agitait les bras et disait :
— À moi ! À moi ! Au secours !
— Nous voilà ! dit Saint-Flavien. Vous êtes sauvés !
Il se tournait vers Bakar :
— Retourne à l’avion, vite ! La pharmacie !
L’homme qui appelait était couvert de sang. Il avait le front ouvert et une affreuse blessure à la base du cou. Il saisit la main du pilote penché sur lui :
— Enfin ! murmura-t-il. Je ne mourrai donc pas sans avoir vu une figure humaine !
Bakar revenait avec la boîte à pharmacie, des linges, des bidons d’eau. Avec douceur, Saint-Flavien lava la