nalité propre. Wagner, Stravinsky et même Debussy, sont de belles pieuvres. Qui s’approche d’eux a du mal pour se dépêtrer de leurs tentacules ; Satie montre une route blanche où chacun marque librement ses empreintes.
¶ Satie regarde peu les peintres et ne lit pas les poètes, mais il aime à vivre où la vie grouille ; il a l’instinct de la bonne auberge ; il profite d’une température.
¶ Debussy intronise le climat Debussy une fois pour toutes. Satie se transforme. Chaque œuvre intimement liée à l’œuvre précédente se détache pourtant d’elle et vit d’une vie propre. C’est une pâte originale, une surprise, — une déception pour ceux qui veulent qu’on piétine sur place.
¶ Satie est le contraire d’un improvisateur. On dirait que son œuvre est toute faite d’avance et qu’il la dégage note par note, méticuleusement.
¶ Satie enseigne la plus grande audace à notre époque : être simple. N’a-t-il pas donné la preuve qu’il pourrait raffiner