Page:Cocteau - Le Coq et l’Arlequin.djvu/53

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¶ Le jeu latin se joue sans mettre les pédales ; le romantisme enfonce les pédales. Pédale Wagner ; Debussy pédale.


¶ Naturellement Wagner, c’est très bien. Debussy, c’est très bien ; on ne parle que des choses très bien. Il est inutile de dire que Saint-Saëns, Bruneau, Charpentier, c’est très mal.


¶ « Autour d’un Picasso et d’un Braque, autour d’un Stravinsky et d’un Satie, que de farceurs qui les discréditent ! » Ainsi juge l’impressionniste. Sans doute oublie-t-il le salon d’automne, et le cheveu en quatre de Mélisande.


¶ Pelléas, c’est encore de la musique à écouter la figure dans les mains. Toute musique à écouter dans les mains est suspecte. Wagner, c’est le type de la musique qui s’écoute dans les mains.


¶ On ne peut pas se perdre dans le brouillard Debussy comme dans la brume Wagner, mais on y attrape du mal.


¶ Le théâtre corrompt tout et même un Stravinsky. Je voudrais que ce paragraphe n’atteignît en rien notre amitié