prendrait si mal une des seules concessions qui lui fussent faites.
Restent les trois personnages de la parade, ou plus exactement les quatre, puisque je transformai l’acrobate en un couple d’acrobates permettant à Massine de tendre la parodie d’un « Pas de deux » italien derrière nos recherches d’ordre réaliste.
Contrairement à ce que le public imagine, ces personnages relèvent plus de l’école cubiste que nos managers. Les managers sont des hommes-décor, des portraits de Picasso qui se meuvent, et leur structure même impose un certain mode chorégraphique. Pour les quatre personnages, il s’agissait de pendre une suite de gestes réels et de les métamorphoser en danse sans qu’ils perdissent leur force réaliste, comme le peintre moderne s’inspire d’objets réels pour les métamorphoser en peinture pure sans pourtant perdre de vue la puissance de leurs volumes, de leurs matières, de leurs couleurs et leurs ombres.
CAR SEULE LA RÉALITÉ, MÊME BIEN RECOUVERTE, POSSÈDE LA VERTU D’ÉMOUVOIR.
Le Chinois tire un œuf de sa natte, le mange, le digère, le retrouve au bout de sa sandale, crache le feu, se brûle, piétine pour éteindre les étincelles, etc…
La petite fille monte en course, se promène à bicyclette, trépide comme l’imagerie des films, imite Charlot, chasse un voleur au révolver, boxe, danse un Rag-Time, s’endort, fait naufrage, se roule sur l’herbe un matin d’Avril, prend un Kodak, etc…
Les acrobates (avouerai-je que le cheval portait un manager et que ce manager tombant de sa selle nous