Page:Coeurderoy - 3 lettres au journal L'Homme.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion ; enfin, parce que j’ai mieux à faire que de m’occuper de l’éducation des sourds.




Je prie mon ami A. Talandier de m’excuser si je place notre correspondance sous le titre de cette brochure. Non erat hîc locus, je le sais. Mais il m’était matériellement impossible de faire, deux publications distinctes. Au reste, je crois suffisamment prouver à mon ami Talandier, par le contenu même de ma lettre, que je ne le confonds pas avec les démagogues révolutionnaires.




Dans son numéro du mercredi, 3 mai, le journal l’Homme insérait la lettre suivante :


Mon cher Ribeyrolles,

Quelqu’étrange qu’il puisse paraître d’appeler l’invasion des Barbares sur le monde civilisé, et non pas seulement une invasion passagère comme celle de 1812-15, mais une invasion complète et définitive comme celle sous laquelle croula le monde Romain, il faut une telle abnégation ou une telle indifférence pour oser contempler sans défaillance un pareil avenir que, de toute manière, il y a lieu de s’étonner et de chercher la raison d’un pareil vœu.

Mais nos amis sont loin d’être des indifférents. Quelque jugement que nous ayons à porter sur leurs écrits, la part soufferte par eux dans la persécution commune ne permet à personne de mettre en doute leur amour pour la République démocratique et sociale, et leur passion (le mot dévouement les offusque) révolutionnaire. Nous n’avons donc pas à les condamner, puisque, si triste que soit leur erreur, ils sont courageux et de bonne foi ; mais à les convaincre, ce qui est peut-être plus difficile, car ils me paraissent bien épris de leur Cosaquisme, d’autant plus épris que leur passion est aussi neuve, pour des démocrates, que peu consolante.

À quoi tient cependant cette idée aussi étrange pour la Démo-