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ment, j’ai fait paraître deux publications dans lesquelles je prévoyais les événements actuels, et j’appelais le tzarisme russe au sac de la civilisation du monopole. Ces deux publications ont soulevé un assez grand scandale au milieu de l’émigration et du journalisme pour que je croie devoir rectifier l’assertion du journal l’Homme.

Dans la première, la Barrière du Combat, faite en collaboration de mon ami Octave Vauthier, on trouve ce passage :

" À nous, fils de la France, républicains démocrates socialistes, il tarde de voir arriver les Cosaques, car nous comprenons la Révolution…. Qu’ils descendent, les Barbares, qu’ils transfusent leur sang jeune dans les veines de nos sociétés décrépites, constitutionnellement, organiquement bourgeoises…. Qu’ils viennent et qu’ils soient bénis ! ne sont-ils pas nos frères ? "

Dans la seconde, De la Révolution dans l’Homme et dans la Société, je dis :

" J’ose fixer le Nord au lieu de détourner mes regards des nuages qui s’y condensent, de la foudre qui gronde, de cette puissance russe qui nous accable de tout son poids, et je dis : il n’y aura plus de RÉVOLUTION tant que les cosaques ne descendront pas. "

Je borne mes citations à ces deux passages.

Voilà ce que j’ai soutenu, ce que je me propose de soutenir encore, aussitôt que mes ressources me le permettront, incessamment j’espère.

Quant à ma qualité de démocrate-socialiste, je me plais à penser que personne ne peut la mettre en doute en présence des actes de ma vie entière.

Me tenant en dehors de tous les partis, je ne puis me recommander qu’à votre impartialité, Monsieur le rédacteur en chef, pour l’insertion de cette lettre.

Je vous envoie un bon souvenir d’affection personnelle.

Dr. Ernest CŒURDEROY.

Proscrit, condamné à la déportation par la Haute-
Cour de Versailles, membre des comités socia-
listes de Paris en 1848 et 49, et du comité des
écoles.