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blait que je m’allégeais d’un poids qui m’avait longtems accablé.

Je ne pouvais pas jouir longtems d’une sorte de bonheur qui n’était qu’une nuance moins forte d’un malheur affreux ; la satisfaction d’avoir échappé à un danger devait céder bientôt à l’idée de celui qui me menaçait encore ; le passé s’effaça ; je ne vis plus ce repaire où j’avais cru mourir, je ne vis plus que ma misère présente et le funeste avenir qui m’était préparé. Une pensée bien triste, mais plus douce vint pourtant se mêler à ces pensées déchirantes ; le souvenir de Georges et d’Henriette se présenta à moi ; il me fit éprouver un sentiment pénible, mais qui n’était pas sans quel-