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Nous arrivames enfin hors de l’enceinte, et après que je les eus embrassés tous deux, nous nous séparames.

Je restai longtems appuyé contre la porte d’entrée ; l’obscurité était déjà si grande que je les perdis de vue bien vîte, mais le silence de la nuit fit que je les entendis marcher jusqu’à une grande distance ; le bruit cessa, j’écoutai encore : je ne pouvais m’occuper d’autre chose. Enfin quand je fus convaincu qu’ils étaient déjà loin, je commençai à penser à moi. La rencontre de ces enfans avait pour ainsi dire suspendu toutes mes douleurs, dès que je fus séparé d’eux elles se renouvelèrent ; il faisait un froid assez vif, et je