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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/179

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Napoléon arriva vers une heure de l’après-midi, et se plaça avec son état-major dans l’une d’elles, montée par les marins de la garde. Alexandre occupa l’autre.

Au même signal, les deux empereurs se mettent cn marche. Ils avaient chacun le même trajet à parcourir et le même nombre de degrés à monter pour atteindre la plate-forme du radeau. Mais notre Napoléon arriva le premier.

Lorsque les deux souverains eurent gagné tous deux le lieu du rendez-vous, on les vit s’embrasser comme deux frères. Les troupes, accumulées sur les deux rives, poussèrent des acclamations frénétiques. Toute la vallée en retentit.

Après l’entrevue, qui fut très longue, chaque empereur se retira de son côté.

Le lendemain, même cérémonie. Cette fois, il s’agissait du roi de Prusse, qui venait implorer la clémence du vainqueur. Il était bien sot près du grand homme. Heureusement qu’Alexandre était là pour prendre sa défense. Il avait l’air d’un coupable qui vient recevoir la correction. Qu’il était maigre, de niaise figure et d’apparence misérable. Mais que la reine, son épouse, était belle ! Je l’ai vue de près et je reviendrai sur son compte.

Cette deuxième entrevue fut courte, On convint qu’on neutraliserait Tilsitt, qu’Alexandre en occuperait une moitié et Napoléon l’autre ; que la garde impériale russe passerait sur la rive gauche pour faire le service