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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/29

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trot, nous gravissons la montagne et Druyes disparaît derrière nous.

Vers le soir, nous arrivons à Courson, à la grande auberge de M. Raveneau. Je visite les écuries, je fais préparer tout ce qu’il fallait pour les chevaux, et ces messieurs commandent le souper. Mon couvert était mis à côté du leur. Quelle surprise pour moi de voir une table servie comme pour des princes : la soupe, le bouilli, un canard aux navets, un poulet, une salade, du dessert, du vin cacheté. Allons, me dirent-ils, mangez aussi bien que vous travaillez. — Le roi n’était pas plus content que moi. — Après souper je me couchai dans un bon lit, moi qui depuis si longtemps n’avais jamais couché que dans la paille. Quel changement dans ma position !

Tous les jours qui suivirent, je fus traité de la même façon. Au bout d’une semaine, nous arrivâmes à Nangis, petite ville de la Brie, un peu avant l’époque de la foire.

Pendant le voyage, j’eus tout le temps de connaître mes deux maîtres. L’un se nommait M. Potier, et l’autre M. Huzé. Celui-ci était aimable, spirituel, et bel homme. M. Potier était petit et laid. Je me disais en moi-même : si je pouvais donc être chez M. Huzé ! Mais pas du tout, c’était chez M. Potier que mon heureux sort devait me placer.

Au lieu de me garder à Nangis, on m’envoya en avance à Coulommiers, pays que ces messieurs habitaient. Je