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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/369

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les débusquer de là. Je te ferai soutenir ; marche, Grouchy a reçu mes ordres.

Tous les officiers de l’état-major envoyés dans les différentes directions ne revenaient pas vite. Cependant l’empereur s’impatientait de voir que les renseignements n’arrivaient pas. Il m’envoya au général Gérard.

« Dirige-toi, me dit-il, droit sur le clocher que tu vois là-bas. Va trouver Gérard, et tu attendras ses ordres pour revenir. »

Je pars au galop. Ce n’était pas une petite affaire que d’arriver auprès du général. Il fallait faire des détours à n’en pas finir pour gagner le clocher. Ce n’étaient que des enclos ; je ne savais quel chemin prendre pour arriver. Enfin je parvins auprès de l’intrépide général qui se battait comme un lion et faisait des efforts inouïs pour gagner l’église. Il était couvert de boue quand je l’abordai.

— L’empereur m’envoie près de vous, général.

— Retournez, me dit-il vivement, allez dire à l’empereur que s’il m’envoie du renfort, les Prussiens sont enfoncés. Dites-lui que j’ai perdu la moitié de mes soldats, mais que, si je suis soutenu, la victoire est certaine.

Ce n’était pas une bataille, c’était une vraie boucherie. La charge battait de tous les côtés, et l’on n’entendait que les cris : En avant ! en avant ! nos soldats étaient tous des héros ce jour là.