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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/370

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Je revins en grande hâte près de l’empereur et lui rendis compte de ma mission.

« Ah ! dit-il, si j’avais quatre lieutenants comme Gérard, les Prussiens seraient perdus ce soir. »

Plusieurs centaines d’officiers que l’empereur avait envoyés avant moi en mission, n’étaient pas encore de retour à mon arrivée.

L’empereur se frotta les mains après mon récit. Il me fit dépeindre tous les endroits par où j’avais passé. — Ce ne sont, lui disais-je, que des vergers, de gros arbres et des fermes.

— C’est cela, me dit-il, on se croirait au milieu des bois.

— Le général est couvert de boue, ajoutai-je.

— C’est encore un brave, celui-là, dit-il.

Cependant toutes nos colonnes avançaient dans cette plaine de Fleurus, qui est très-longue, et la victoire se prononçait de plus en plus en notre faveur.

L’empereur monta à cheval et partit au galop, « Voilà, dit-il, mes colonnes qui montent le mamelon. Suivez-moi de près. Allons, au mamelon ! »

Et nous voilà partis comme la foudre. Au milieu de la plaine, il se trouve un ravin de trois à quatre pas de large. Arrivé là, le cheval de l’empereur fit un petit temps d’arrêt ; il hésitait. Mon cheval plus hardi franchit le ravin le premier, et je me trouvai un moment en avant de Sa Majesté, emporté que j’étais par la rapidité de mon cheval, que je ne pouvais maîtriser.