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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/371

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Ce petit accident me contrariait et je revenais bien sot, craignant de recevoir des reproches. Pas du tout. Arrivé sur le mamelon, je vais me ranger de côté en m’effaçant le plus possible, chapeau bas. L’empereur se tourna aussitôt vers moi. « Si ton cheval n’était pas entier, me dit-il, je le prendrais. »

Il venait encore des boulets expirer au pied du mamelon ; mais nos colonnes achevaient de renverser les Prussiens sur la droite ; et les poursuivirent jusqu’à la nuit. La victoire était complète. L’empereur se retira fort tard du champ de bataille, et il revint au village, près du moulin à vent. De là, il expédia deux officiers au maréchal Grouchy pour lui donner l’ordre de poursuivre les Prussiens à outrance, et de ne leur pas laisser le temps de se rallier. C’est le comte Monthyon qui dictait la dépêche. Nous étions, cette nuit-là, tous de service ; personne ne prit de repos. Mais il manqua à l’état-major six officiers que l’on disait passés à l’ennemi.

Le lendemain 16, à trois heures du matin, les ordres furent expédiés pour se porter en avant, et à sept heures, nos colonnes s’ébranlaient. L’empereur envoya reconnaître la position de l’ennemi, car nous avions les Anglais devant vous. Ils garnissaient les hauteurs de la Belle-Alliance. L’officier de génie envoyé pour voir si elles n’étaient pas fortifiées, rapporta à l’empereur qu’il n’avait rien vu. Le maréchal Ney arriva, et il fut tancé pour n’avoir pas déjà chargé