Aller au contenu

Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
171

Lorsque j’eus fait quelques pas en avant, du côté du ravin, j’apercus des colonnes d’infanterie en masses serrées qui étaient comme blotties dans cet immense ravin ; je passai vite, et j’appuyai un peu à droite. Parvenu près d’une baraque isolée à peu de distance de la route, je m’arrête pour regarder sur ma droite. Je voyais de grands seigles derrière lesquels on apercevait des pièces de canon en batterie. Personne ne bougeait. Je fis le fanfaron ; je voulus m’approcher, mais une masse de cavaliers ne tarda pas à se montrer derrière les seigles. J’en avais assez vu. Il paraît qu’il ne leur convenait pas trop de me voir de près, car ils saluèrent mon arrivée de trois coups de canon. Ah ! ah ! me dis-je, les Anglais sont enrhumés, les voilà qui toussent. Je vins rendre compte à l’empereur de ce que j’avais vu.

Mais Grouchy ne bougeait toujours pas de sa position inactive et ne répondait à aucune dépêche. Las d’attendre de ses nouvelles, l’empereur se décida à donner l’ordre de l’attaque sur toute la ligne, et l’armée s’élança aussitôt aux cris de : Vive l’empereur !

Le maréchal Ney fit ce jour-là des prodiges de bravoure. Cet intrépide maréchal avait devant lui une position formidable dont il ne pouvait s’emparer. À chaque instant, il envoyait près de l’empereur pour avoir du renfort. « Je veux en finir, disait-il. » Enfin le soir, l’empereur lui envoya de la cavalerie qui battit les Anglais. Ceux-ci étaient démoralisés. Encore un