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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/374

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effort, et ils étaient acculés dans la forét et réduits. Notre centre faisait des progrès, tandis que l’ennemi commençait à fléchir. On avait passé la baraque malgré la mitraille qui tombait dans les rangs, et la victoire semblait vouloir se déclarer encore pour nous. Mais hélas ! nous ne connaissions pas les malheurs qui nous attendaient d’un autre côté.

Un officier arrive au galop près de l’empereur.

— Sire, notre aile droite est rompue, et nos soldats battent en retraite.

— Vous vous trompez, lui dit l’empereur, c’est Grouchy qui arrive à notre secours.

Il ne pouvait croire à un pareil contre-temps. Il envoya de suite dans cette direction pour s’assurer de la vérité. L’officier, de retour, confirma la triste nouvelle. Il avait vu une colonne prussienne s’avancer rapidement sur nous, et nos soldats battre en retraite.

L’empereur changea aussitôt ses dispositions. Par une conversion habile, il se porte vers l’armée prussienne, l’attaque et la repousse.

Le général Blücher était arrivé là sans être inquiété, sans même avoir été aperçu par le maréchal Grouchy, qui n’avait exécuté aucun des ordres reçus par lui la veille. Il cherchait l’ennemi, dit-on, mais du côté où il n’était pas.

La grande conversion pour contenir les Prussiens avait affaibli notre centre, et les Anglais purent respirer. L’intrépide Ney demandait toujours des renforts