ordres, et, de là, à la poste prendre les dépêches de l’armée, puis au palais, où je portais au maréchal celles qui étaient à son adresse. Il était le plus souvent tard quand je rentrais au palais et je trouvais parfois le maréchal à table. Or, un jour qu’il était à dîner, j’arrive et je sonne. Un de ses aides-de-camp se présente pour recevoir les dépêches du maréchal. Je refusai de les lui remettre, bien qu’il me déclinât son titre d’aide-de-camp.
— Je ne vous connais pas, lui dis-je. — Dites au maréchal que son vaguemestre l’attend à la porte.
— Mais le maréchal est à table et je viens de sa part.
— Je vous dis encore une fois que je ne vous connais pas et que j’entends remetire au maréchal lui-même les dépêches qui lui sont personnelles.
L’aide-de-camp, étonné de mon refus, n’insista cependant pas et se contenta d’aller rendre compte au maréchal de ce qui venait de se passer.
« Faites entrer le vaguemestre, » dit-il. J’entre et me rends près de Macdonald, chapeau bas. Il se lève alors pour recevoir ses dépêches, et me dit : Capitaine, vous connaissez votre service ; vous avez bien fait de répondre comme vous l’avez fait à mon aide-de-camp. Je vous remercie, mon brave, et vous promets que cela n’arrivera plus à l’avenir.
J’ai su depuis qu’il avait, en effet, donné l’ordre de