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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/389

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me faire entrer toutes les fois que je me présenterais avec mes dépêches. Vous devez, ajouta-t-il, ne les remettre qu’à moi.

— Je le sais, monsieur le maréchal, je me souviens qu’en Russie, je vous ai porté quelquefois des dépêches de la part de l’empereur. J’appuyai à dessein sur ce dernier mot, et ses aides-de-camp qui avaient compris, me regardèrent et se regardaient mutuellement.

— De quel corps sortez-vous ?

— Je suis de la vieille garde, maréchal. J’y ai servi douze ans, après mes quatre premières campagnes.

— C’est bien, je vous garderai près de moi tant que durera mon commandement.

Tous les jours, je faisais le même service, qui continua ainsi jusqu’à la fin de l’année 1815.

À cette époque, l’armée impériale fut totalement licenciée ; on en forma des régiments qui portaient le nom de chaque département. Celui de l’Yonne, dans lequel je fus incorporé, était commandé par le colonel Ganet, parfait colonel ; j’ai eu l’occasion de le connaître à Auxerre. Je n’entre pas dans l’affaire du licenciement, cela ne me regarde pas ; je parlerai seulement des faits qui me concernent.

À Bourges, j’étais chargé de faire faire chaque jour toutes les distributions. Cette mission n’était pas toujours facile, car souvent je ne pouvais donner que la