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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/47

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conscrits à part. On lui présenta la compagnie de grenadiers du département de Seine-et-Marne, et il dit à notre capitaine Merle de nous faire manœuvrer devant lui. Il fut surpris en voyant notre précision. Mais, dit-il, ce sont les vieux !

— Non, général, répondit notre capitaine, c’est une compagnie du bataillon auxiliaire, formé à Fontainebleau.

— Eh bien, je suis content de cette compagnie. Faites-la rentrer dans la brigade, et tenez-vous partir.

En effet, on ne tarda pas à nous diriger sur le camp de Dijon. Tout le long du chemin nous brûlions les paisseaux des vignes, et les peupliers des prairies pour nous faire du feu. On nous appelait les brigands de Chambarlhac.

Nous passâmes à Auxerre et nous campâmes dans les prés de Sainte-Nitasse. On se rappelle encore les dégâts que nous y avons faits.

À Dijon, on nous logea chez le bourgeois ; nous y restâmes près de six semaines. Lannes y formait son avant-garde avec laquelle il entra bientôt en Suisse. Nous ne partîmes que les derniers. À Nyon, le premier consul nous passa en revue dans une belle prairie. Puis, après avoir longé le lac de Genève, remonté la vallée du Rhône jusqu’à Martigny, nous arrivâmes au bourg de Saint-Pierre, au pied du Saint-Bernard.

Ce village n’est composé que de baraques couvertes