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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/59

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branche, attendant que mon capitaine fût en face de lui pour l’ajuster. Celui-ci l’aperçoit. À vous, me crie-t-il ! Comme j’étais en arrière, je voyais le hongrois de côté, mais facilement. Je le mets en joue, il tombe roide mort, et mon capitaine de m’embrasser une seconde fois. Ne me quittez pas de la journée, me dit-il, vous m’avez sauvé la vie !

Un peu plus loin nous apercevons un de nos sergents qui avait comme nous traversé la haie ; et il s’était trouvé entouré par trois Autrichiens qui se sauvaient par là. Ils le tenaient au milieu d’eux et le dévalisaient paisiblement, comme s’ils ne s’étaient pas douté de ce qui se passait tout auprès dans le fond du chemin. Ils avaient leur fusil appuyé par terre, et retenu par le bras gauche, pendant qu’ils faisaient leur butin. Déjà, ils lui avaient enlevé sa montre, ôté sa cravate, pris sa ceinture. Mon capitaine me crie encore : À vous grenadier ! et tous les deux, nous nous élançons.

Arrivé près du groupe, les Autrichiens me somment de me rendre. Je feins de consentir. Je tends à l’un d’eux mon fusil de la main gauche ; il le saisit, mais de la main droite je fais faire à mon arme un mouvement de bascule, et lui plonge ma baïonnette dans le ventre. Aussitôt, je fonce sur le second. Le sergent se voyant secouru empoigne le troisième par le haut de la tête et le terrasse. Enfin, le capitaine Merle achève notre besogne avec son épée.

Le sergent reprit alors tous ses effets. Nous le lais-