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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/75

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tion qui semblait avoir été choisie d’avance. À sa gauche, s’élevait une haie gigantesque, perpendiculaire à la grande route, protégée par une espèce de talus et derrière laquelle toute les troupes se cachèrent. On ne voyait même pas la cavalerie.

Voulant tromper l’ennemi jusqu’au bout, nous continuâmes de battre en retraite. Et les Autrichiens nous suivaient, marchant comme s’ils faisaient route pour aller chez eux, le fusil sur l’épaule. Ils ne s’occupaient plus de nous, ils nous croyaient tout à fait en déroute.

Déjà nous avions dépassé la division du général Desaix d’environ trois cents pas. Eux étaient sur le point de la dépasser aussi. À ce moment, nous entendons retentir le commandement : Feux de bataillon, oblique à droite !… La foudre part sur la tête de colonne des Autrichiens. La mitraille et les obus pleuvent sur eux. La charge retentit partout. Chacun de nous fait demi tour, et de courir en avant. On ne criait plus, on hurlait !

Les intrépides soldats de la neuvième passent comme des lapins au travers de la haie et fondent sur les grenadiers Hongrois à la baïonnette. Ils ne leur donnent pas le temps de se reconnaitre. Le 30e et le 59e se précipitent avec eux et le régiment de grosse cavalerie frappe le dernier coup. Tout le monde fit son devoir, mais les soldats de la neuvième par-dessus tous les autres.