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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/76

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En vain la cavalerie autrichienne voulut rétablir le combat. Les débris de la nôtre se réunirent, et la nirent dans un tel désordre, qu’elle se sauva dans Alexandrie, abandonnant le reste de l’armée. De ce moment nous eûmes beau jeu !/

Cependant, une division ennemie vint encore de l’aile droite fondre sur nous. On croisa la baïonnette et nous les renversâmes. En parant le coup que me portait un grenadier autrichien, je relevai son arme, qui m’effleura le cil de l’œil droit et me fit une légère incision : moi, Je ne le manquai pas.

Le sang me couvrait l’œil, mais c’était peu de chose. Il paraît seulement que ce jour-là ils en voulaient à ma tête. Je continuai de marcher. Je ne sentais pas mon mal.

Notre position s’était bien modifiée. Nous avions les trois quarts de la plaine derrière nous, et devant, une armée en pleine déroute. Fantassins, voitures, cavaliers, artillerie, tont était pêle-mêle. C’était à faire pitié.

Nous les poursuivîmes jusqu’à neuf heures du soir. Nous les jetions dans des fossés pleins d’eau. Arrivés près de la rivière, ils trouvèrent le pont obstrué de voitures et de canons. Ils ne pouvaient plus rentrer dans Alexandrie, et se noyaient, en essayant de passer aux gués. Nous les tenions à notre discrétion, et parmi leurs équigages, nous prenions ce que nous voulions.

La nuit seule nous arrêta, Toute l’armée, à l’excep-