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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/78

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— J’ai des connaissances dans la garde.

— Mais c’est bien loin d’ici.

— Peu importe. Nous serons bientôt de retour. Je vous le promets.

— Eh bien ! allez.

Nous voilà partis le sabre au côté, et, arrivé à la grille du château de Marengo, je fais demander un maréchal-des-logis de la garde qui fût ancien dans le corps. Un bel homme se présente. — Que me voulez-vous, me dit-il.

— Je désirerais savoir si vous avez été dans la garde du directoire.

— Oui, j’y étais.

— Eh bien, c’est moi qui ai dressé vos chevaux et qui les ai montés au Luxembourg quand M. Potier vous les a vendus. Vous devez vous rappeler tout cela.

— C’est vrai, me dit-il ; entrez, je vais vous présenter à mon capitaine.

Le capitaine me reconnut, il me traita avec la plus grande bonté, me fit voir tous les chevaux que nous lui avions livrés jadis, et me demanda si j’avais besoin de quelque chose. Je lui répondis que nous mourrions tous de faim et de fatigue. Il me fit donner une bouteille d’eau-de-vie et cinq pains parmi les meilleurs qu’on put trouver au quartier-général. Je le remerciai, et je me disposai à rejoindre mon corps. Il vint me reconduire avec son maréchal-des-logis jusqu’à la grille du château.