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Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/86

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Le héros de la journée fut un petit voltigeur, qui resta seul dans la plaine après que l’armée eut reculé jusqu’au Mincio, continua de tirer sur les Autrichiens, et de crier en avant, en avant ! son intrépidité ranima celle de sa division. On ne voulut pas l’abandonner seul aux ennemis, la charge battit de nouveau, et on reprit l’offensive. Le général Suchet, témoin comme nous de ce fait d’armes, envoya chercher le petit voltigenr. Venez, lui dit l’aide de camp de Suchet, le général vous demande.

— Et pourquoi ?

— Obéissez à votre général ?

— Mais je n’ai pas fait de mal, je veux continuer à me battre.

— C’est pour vous récompenser de votre belle conduite.

— Oh ! alors je vous suis.

On conçoit qu’un pareil brave fut bien accueilli de tous les officiers, et de tous les soldats. Il reçut du général Suchet la promesse d’un fusil d’honneur.

Cette rude bataille n’était qu’une feinte pour attirer l’ennemi sur un point quelconque du Mincio. Dès le soir, nous nous mimes en route pour rejoindre le général Brune, et passer avec lui la rivière trois lieues plus haut. Là encore nous avions derrière nous de belles hauteurs boisées et nous étions protégés dans notre passage par un moulin.

Les hussards de la mort demandèrent à passer les