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DU CAPITAINE COIGNET.

et les voilà enchantés et disant : « Nous vous donnerons du tabac. »

Le matin, cinquante grenadiers arrivent chargés de bois et sont bien reçus ; ils s’emparent des fusils des Autrichiens, et les font prisonniers. De suite la tranchée est ouverte, et des pièces mises en batterie. C’était un bon point d’appui.

Les bâtiments qui descendaient pour gagner la mer chargés de farine, tombent en notre pouvoir ainsi que deux bâtiments chargés d’anguilles et de poissons. Nous en eûmes un bâtiment à notre discrétion, et nous en mangeâmes à toutes sauces.

Lorsque les Vénitiens eurent soif, ils vinrent faire de l’eau et le général en eut tout ce qu’il voulut ; il nous avait promis trois francs par jour, mais les comptes furent bientôt réglés ; il ne donna pas un sou et envoya tout chez lui. Puis le général Clausel prit le commandement.

Nous restâmes peu de temps ; Mantoue se rendit, nous vîmes passer sa garnison, et nous eûmes ordre de partir pour Vérone pour célébrer la paix.

Dans cette place, qui est magnifique, on nous lit à l’ordre du jour que notre demi-brigade était désignée pour Paris. Quelle joie pour nous ! Nous traversâmes tout le pays d’Italie ; l’on ne peut rien voir de plus beau jusqu’à Turin ; c’est magnifique. Nous passâmes le Mont-Cenis,