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DU CAPITAINE COIGNET.

Et le lendemain, je fus chercher une bouteille de cognac, et ils furent contents. Ce beau dîner du colonel me valut un louis, qu’il me donna pour avoir passé la nuit. Le bal ne finit qu’au jour ; on se mit à table à trois heures, et je fus bien récompensé.

Quinze jours après, je reçus une lettre de Paris, et je fus surpris (mais quelle surprise !). C’était ma chère sœur qui m’avait découvert par le moyen des recherches faites par son maître qui avait un parent au ministère de la guerre. Ce fut une joie pour moi de la savoir à Paris, cuisinière chez un chapelier, place du Pont-Neuf.

Le conseil d’administration du régiment avait ordre de porter des militaires pour la croix, et je fus porté avec les officiers qui avaient droit. Mon commandant Merle et le colonel me firent appeler pour m’en faire part et que c’était parti au ministère de la guerre. Je répondis : « Je vous remercie, mon commandant. — Le colonel et moi, nous avons réclamé la promesse du premier Consul à votre égard pour la garde, et j’ai signé cette demande avec le colonel, cela vous est dû. »

Quinze jours après, le colonel me fit appeler : « Voilà la bonne nouvelle arrivée ! Vous êtes nommé dans la garde : on va vous faire votre décompte et vous partirez. Je vous donnerai une lettre de recommandation pour le général