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LES CAHIERS

langues fourrées et des oies. Notre chemin marqué, mes camarades dirent : « Notre furet a bon nez. »

Nous arrivâmes fort tard, bien chargés, mais le cœur content. De suite, le sergent-major prévient les officiers de notre bonne journée. Le capitaine vient nous voir : « Voilà notre furet, dirent mes camarades, c’est lui qui a tout trouvé. — Oui, capitaine, une cachette de cent pieds de long, creusée à ne pouvoir la sonder avec nos baguettes de fusil. Voilà du jambon, du lard, de l’oie ; prenez votre part. Demain, nous partirons avec des voitures, des pelles et des pioches, et beaucoup de monde, et des vivres, car il faudra coucher dans le bois. — Les deux lieutenants iront avec cinquante hommes, dit notre capitaine, il faut aussi des sacs, des haches. Le lieutenant prendra mon cheval et une botte de foin ; s’il faut coucher, il reviendra rendre compte. »

Nous partîmes avec nos officiers et tous les sacs des ordinaires. Arrivés sur les lieux, on fit la découverte de cette cachette avec des peines inouïes. Quel trésor ! Nous restâmes vingt-quatre heures pour débarrasser cette cachette ; il fallait voir la joie sur toutes les figures. Des quantités de blé, de farine, de riz, de lard. Des grands tonneaux pleins de toile de chemises, des viandes salées de toutes espèces. Ils avaient replanté les sapins, replacé la mousse ; il fallait chasser un lièvre pour découvrir ce trésor. Le lieutenant