Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/282

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plaine d’Essling. Les deux ponts établis, l’Empereur fit descendre le corps du maréchal Lannes pour attendre les ordres de passage ; il mit dans Vienne cent mille hommes pour maintenir la capitale, s’emparer de tous les édifices de manière que personne ne pouvait faire aucun signe au prince Charles de l’autre côté. On faisait des patrouilles considérables dans les rues, tout le peuple était renfermé. Puis on fit des démonstrations de passage en face de Vienne pour maintenir l’armée du prince Charles en face de sa capitale, et les empêcher de descendre du côté d’Essling.

Lorsque tout fut prêt, l’Empereur fit faire les promotions dans la garde ; je fus nommé sergent le 18 mai 1809 à Schœnbrunn. Ce fut une joie que je ne puis exprimer de me voir sous-officier, rang de lieutenant dans la ligne, avec droit, arrivé à Paris, de porter l’épée et la canne. Je restais dans ma même compagnie, mais je n’avais point de galons de sergent ; il fallut rendre mes galons de caporal à mon remplaçant, et me voilà simple soldat, mais patience ! il s’en trouvera. L’Empereur donna l’ordre au maréchal Lannes de faire passer le grand pont du Danube à son corps d’armée et de se porter en avant de l’autre côté d’Essling ; les fusiliers de la garde, le maréchal Bessières et un parc d’artillerie étaient en position dès le matin. Les Autrichiens ne s’en aperçurent que lorsque notre intrépide Lannes