Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sous nos pieds. Ils ramenèrent cinquante pièces de canon toutes attelées et des prisonniers. Le prince de Beauharnais va au galop vers l’Empereur lui apprendre que la victoire est certaine. Il embrasse son fils.

Le soir quatre grenadiers rapportaient le colonel qui commandait la batterie de cinquante pièces où l’Empereur avait envoyé ses grognards ; ce brave était blessé depuis onze heures. On l’avait fait porter en arrière de sa batterie : « Non, dit-il, reportez-moi à mon poste, c’est ma place. » Et sur son séant, il commandait.

La garde fut formée en carré et l’Empereur coucha au milieu ; il fit ramasser tous les blessés et les fit conduire à Vienne. Le lendemain, nous trouvions des trente boulets à la suite dans le même endroit ; on ne peut se faire idée de cette bataille. Le 23, toutes les colonnes partirent de grand matin, les Autrichiens étaient partis après des pertes considérables, ils furent obligés de venir demander la paix sur les hauteurs d’Olmutz, où l’Empereur avait fait dresser sa belle tente. Le feu cessa de part et d’autre. Nous partîmes pour Schœnbrunn, et là on traita de la paix ; les armées restèrent en présence pendant que l’Empereur réglait ses affaires.