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LES CAHIERS

poulet, salade, bouteille de bon vin. L’officier mangeait à la table des officiers de service.

Au mois de septembre 1810, il se fit de grands préparatifs pour Fontainebleau ; le moment de la chasse arrivait et le premier bataillon, dont je faisais partie, eut l’ordre de partir pour faire le service ; l’adjudant-major, M. Belcourt, suivit le bataillon. Nous fûmes casernes, et toute la cour arriva avec de belles voitures de chasse, il y avait quatre berlines avec des chevaux pareils, et des chevaux de rechange d’une autre couleur ; c’était magnifique à voir.

Enfin l’ordre fut donné à M. Belcourt de commander pour la chasse douze sous-officiers et caporaux qui seraient dirigés par un garde des chasses et placés par quatre dans les endroits désignés. Arrivés au rendez-vous, on nous plaça à nos postes dans un beau rond bien sablé aboutissant à plusieurs allées, avec une belle tente, une table servie et des valets de pied autour. Toute la cour se mettait à table avant de commencer la chasse.

Ce jour-là, on avait apporté des cercles (avec un homme dedans chaque cercle), et autour des cercles, des faucons. Marie-Louise prenait un de ces oiseaux et le lançait sur le premier gibier venu ; l’oiseau fondait comme la foudre et le rapportait à Marie-Louise. Cette chasse des plus amusantes dura une heure, puis les calèches partirent au galop pour se rendre dans