d’honneur ! Il se maintint pendant trois mois sans perdre de terrain.
Je reçus un jour la lettre suivante :
« Monsieur Coignet,
« Je vous envoie ci-joint un exemplaire du Moniteur qui contient les dispositions prescrites par l’Empereur pour les équipages de l’armée. Le prince vice roi se propose de faire un ordre du jour à cet égard, mais en attendant vous devez vous occuper de prévenir les personnes qui ne peuvent plus avoir de voitures que le 15 de ce mois elles seront brûlées.
Je me rends chez mon général, et je dis : « Voilà un ordre sévère, mon général. — Je vais débarrasser l’armée de ses entraves. Pas de grâce pour personne ! Je vous donnerai des gendarmes, et toutes les voitures qui n’auront pas de plaque, vous les ferez brûler. Je les tiens, ces pillards d’armée ; je vais reprendre leurs chevaux volés et les remettre à notre artillerie. — Vous êtes le maître d’agir. Cette mission sera orageuse pour moi. — Je suis là pour vous seconder. Qu’ils viennent se plaindre ! Je les recevrai. Laissez-leur les chevaux de bât ; et le reste, vous le remettrez à l’artillerie. Allez ! le prince compte sur vous. »