Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/480

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notre mariage. — Vous allez bien vite ; il faut que j’en fasse part à mes parents. — Prenez tout le temps nécessaire et puis nous fixerons l’époque que vous voudrez. Je désirais me marier le jour de ma fête, le 16 août. — Cela n’est pas possible, c’est jour de fête ; mettons cela au 18, je vais écrire à Paris pour inviter seulement ma sœur, car nous ne ferons pas de noce. — C’est bien mon intention. D’abord, moi, je n’ai pas d’argent. — Et votre famille est trop considérable. — Je ne veux pas qu’ils sachent le jour de notre mariage ; je leur ferai part que je me marie, voilà tout. — Cela coûterait 5 à 600 francs, il vaut mieux les mettre dans notre petit commerce. — Je vous approuve. » Nous fixâmes le 10 pour le contrat, et le 18 pour notre mariage.

Le contrat fut passé ; M. Marais fut mon témoin, et M. Labour, celui de ma future ; ma dot en espèces était des plus minces. Je lui dis : « J’ai pour toute fortune 4 fr. 50 c. ; vous aurez la bonté de faire le reste. Je vous offre une montre à répétition, une belle chaîne et deux couverts d’argent ; pour ma garde-robe, elle ne baisse rien à désirer ; 40 chemises, et le reste à proportion, plus 73 francs par mois, 125 francs par an de la Légion d’honneur, et quatre feuillettes de vin. Mais je ne dois pas un sou. — Eh bien, Monsieur, nous ferons comme nous pourrons. »