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bois où l’on tirera par-tout des lignes qui les partageront également.

C’est d’après ces lignes de division qu’il sera aisé de perfectionner cet outil ; d’abord on tracera dessous deux lignes à côté de celle du milieu, qui laisseront entre elles un pouce et demi d’épaisseur, ensuite on délardera de la ligne du pourtour le bois superflu, ce qui formera d’abord une espèce de coin : cela fait, on circonscrira par-dessus, avec un compas, un cercle de 4 pouces de diamètre, et on ôtera à l’entour tout le bois, en venant terminer insensiblement à la ligne du pourtour ; après quoi on abbattra les arêtes, en les arrondissant, sur-tout par-dessous, ou on polira le bois autant qu’on pourra. C’est en prenant la patience, je le répète, de bien équarrir un morceau de bois et de tracer la ligne du pourtour et les lignes centrales, que l’on ne se trompera pas, et qu’on expédiera la construction de cet outil.

Pour y placer un manche, on serrera cet outil dans un étau ; c’est le plus sûr moyen d’y percer bien droit, avec les tarières, le trou qui doit avoir 2 pouces de profondeur. Voyez planche III, fig. 15. Le manche est un bâton d’un pouce de diamètre par le bas, et de 15 lignes par en-haut, pour que l’ouvrier puisse fermement le tenir dans ses deux mains en le bien empoignant : toute la hauteur de cet outil emmanché doit avoir environ 4 pieds ; cependant un peu plus haut ou plus bas, suivant la grandeur des ouvriers, qui sauront bien le réduire à la hauteur qui leur sera la plus commode, après qu’ils auront travaillé quelques heures.

Pratique du pisé.

Qu’on ne s’y trompe pas ! le pisé est bien différent de ces misérables constructions faites en terre pêtrie ou en boue, mêlée avec de la paille ou du foin, que bien des personnes confondent avec cet art précieux. J’ai vu même d’habiles gens ne savoir ou ne vouloir pas distinguer cette