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Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 1er cahier, 2nde edition.djvu/21

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murs de la maisonnette dont je donne le dessin, sera réduite à 15 pouces au faîte, si on a eu soin de couper les petits bâtons et la tête de 6 lignes à chaque cours d’assise. La preuve s’en tire sur la hauteur des six cours de pisé, qui doivent avoir gagné, en montant la maison, plus d’une ligne par pied de talus de chaque côté des murs : nous aurions pu même réduire les murs du pignon à 14 pouces d’épaisseur, puisque nous avons eu soin de ne laisser que ces 14 pouces d’intervalle entre les mortaises de chaque clef, ce qui fait connoître qu’on peut diminuer les murs tant qu’on veut, en agrandissant les mortaises, ou en laissant entre elles moins de distance, comme de 10, 11, 12, 13 pouces, pour pouvoir faire des murs de cette épaisseur.

Telle est la méthode du pisé, que l’on employe depuis beaucoup de siècles, dans le Lyonnois. Les maisons ainsi bâties sont solides, salubres, et des plus économiques ; elles durent très-long-tems : j’en ai démoli dont les titres des propriétaires constatoient 165 ans d’existence, quoiqu’ayant été mal entretenues. Les riches négocians de la ville de Lyon ne font point faire différemment leurs maisons de campagne. L’enduit avec la peinture, qui sont encore très-économiques, dérobent à tous les yeux la nature de ces maisons, et en couvrant la terre ils les décorent superbement. Cette peinture à fresque est plus riante, plus fraîche, plus brillante que toutes les autres peintures, parce que l’eau n’en altère point les couleurs ; ainsi on épargne colle, huile ou essence, et il n’en coûte presque que la main d’œuvre, soit aux riches, soit aux pauvres. Avec quelques sous d’ocre rouge, jaune, ou autres couleurs, l’habitant peut faire briller sa maison.

Tous les étrangers qui voyagent sur la Saone, dans les diligences qui y sont si commodes et si agréables, ne se sont jamais doutés, en voyant ces belles, ces charmantes maisons de campagne, élevées sur les côteaux,