Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 1er cahier, 2nde edition.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’elles ne soient construites qu’avec la terre : combien y a-t-il de personnes qui ont fréquenté, même séjourné dans ces espèces de châteaux, sans s’être apperçues de leur singulière construction ? On peut se figurer leur magnificence, par le dessin que nous avons mis au commencement de ce livre : la semblable maison, non décorée dans le même dessin, fait appercevoir la nature originale de ces bâtisses ; les agriculteurs aisés les font blanchir ; quelques uns, plus glorieux, y ajoutent des pilastres, des chambranles, des panneaux, des ornemens de différentes couleurs. La pl. V, fig. 2, représente la demeure du plus pauvre habitant du Lyonnois.

Qu’il me soit permis d’observer qu’on doit employer ce genre de bâtir dans toute la République, soit pour la décence des villages et l’honneur de la nation, soit pour épargner les bois qu’on employe en si grande abondance aux constructions, soit pour éviter les incendies, soit pour garantir les laboureurs du froid et des excessives chaleurs, en même temps conserver et affermir leur santé, soit pour tant d’autres objets, trop longs à rapporter, si utiles à l’état et aux propriétés particulières ; par exemple, comme celui qui procure la diminution et la promptitude du travail ; comme celui qui donne l’avantage d’habiter ces maisons presque aussi-tôt qu’elles sont parachevées : c’est pourquoi, lorsque le toit est posé, on ne bouche pas tout de suite les trous des tranchées que l’on voit dans le plan et sur les élévations, pl. IV, V, VI, VII, VIII, et X, à cause de la circulation de l’air qui traverse les murs et sert à les sécher promptement, ce qui rend ces maisons encore plutôt habitables.

Les ouvertures des portes et des fenêtres se laissent lors de l’exécution du pisé ; si nous n’en avons point parlé ci-devant, c’étoit pour ne point surcharger l’esprit du lecteur : toutes les fois que le moule se rencontre sur un mur où doit être pratiquée une porte ou une fenêtre, on pose dedans deux têtes de moule, ou une, pour en