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Des murs de clôture en terre ou pisé.

Les murs de clôture de cet espèce sont de la plus grande utilité à l’état, pour les travaux de la campagne et pour la conservation des récoltes : les cours et les jardins des fermes, les terres chenevières, les enclos des maisons de campagnes et des maisons de plaisance, les parcs des grandes terres ou fermes, les bois, les garennes, en un mot, les champs quelconques, peuvent s’enclore avec la plus grande économie et la plus grande célérité.

Si, en Angleterre, les inspecteurs des forêts royales avoient eu connoissance de ce genre de bâtir, ils auroient assurément proposé ces clôtures, puisqu’ils s’expliquent ainsi dans leur rapport : Si l’on ne prend pas le parti d’enclore les bois et d’encourager leur plantation, en moins d’un siècle, ils ne seront pas en état de fournir un arbre propre à la marine.

Remarques essentielles sur les clôtures.

Les épaisseurs des murs de clôture doivent varier, suivant la hauteur qu’on veut les faire. Par l’article 209 de la coutume de Paris, tout propriétaire est tenu de les élever, entre cour et jardin, de 10 pieds : sur cette hauteur, on donnera au pisé 18 pouces d’épaisseur par le bas, pour qu’il lui en reste plus de 14 sous la couverture, attendu qu’il faut mettre aux clôtures de terre plus d’une ligne par pied de fruit ou de talus : on en sentira la raison, lorsqu’on considérera que les murs de clôture n’ont aucune liaison dans les lignes droites ou courbes qu’ils décrivent, tandis que les murs de tout bâtiment quelconque se croisent et se soutiennent en se contre-buttant. Qu’on y ajoute les liaisons des planchers et des toits, on trouvera que les murs de clôture qui n’en ont point, et qui sont isolés, doivent avoir par pied une ligne et demie de talus ou environ.