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ressource, si elle étoit moindre que la hauteur de la maison qu’on voudra bâtir, que de recourir aux clefs dont on se sert par la vieille méthode. On peut donc piser les murs d’un bâtiment aussi haut que la longueur des perches le permettra ; ensuite placer les clefs pour finir la maison, particulièrement pour faire les pignons de son toit.

Sur le tout, j’observerai que l’une et l’autre méthode sont très utiles ; qu’elles doivent être également adoptées et répandues dans la France, puisqu’elles peuvent servir séparément dans plusieurs cas, et être employées dans d’autres toutes deux à la fois. Voyez les figures 1 et 2, planche X.

Ces deux procédés ont leurs avantages particuliers : celui du Bugey consiste en un moule, des poteaux bruts, des cordes et gros de mur, voilà tout l’équipage, il est toujours prêt ; ainsi on peut faire du pisé à toute heure, dans le moment. L’autre est plus facile à transporter, parce que les outils étant fort courts, se chargent aisément sur une voiture : aussi doivent-ils former l’équipage de chaque maître maçon de la campagne, pour qu’il puisse faire travailler loin des villages, particulièrement dans les endroits montueux où les perches seroient difficiles à être transportées et à être posées solidement dans les collines ! La méthode du Bugey est excellente pour bâtir les granges, les écuries, les fermes, et toutes autres bâtisses nécessaires aux travaux de l’agriculture : celle du Lyonnois est bien avantageuse et bien importante pour construire les maisons en terre fort élevées et de conséquence, soit pour l’habitation des maîtres, soit pour les manufactures, fabriques, hôpitaux, presbytères, écoles publiques, et autres : enfin ces deux genres de bâtir sont nécessaires aux exhaussemens des maisons, et pour la construction des murs de clôture dont je vais traiter.