Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Des liaisons à employer à la construction des bâtimens de pisé.

Il ne ſuffit pas de bien battre la terre pour faire de bons murs de piſé, il faut encore ſavoir les bien lier. Aux maiſons que l’on fait en maçonnerie, on ſe ſert pour les conſolider d’angles & de liaiſons en pierres de taille, de tirans, d’ancres & d’harpons en fer, qui ſont comme l’on ſait d’une grande cherté : mais ici on n’emploie que des liaiſons d’un prix médiocre ; elles conſiſtent ſimplement dans des bois minces, quelques hapes & des cloux, & ces moyens qui ſont tout ſimples, ſuffiſent pour donner la plus grande ſolidité aux bâtimens de piſé.

Le premier cahier depuis la pag. 24 jusques à la pag. 32, enſeigne la méthode de faire les cours d’aſſiſe, celle de faire chevaucher les pans de mur les uns ſur les autres, ſoit pour faire les angles du bâtiment, ſoit pour entretenir les murs de face avec ceux de refend. Voyons à préſent le procédé des liaiſons.

Lorſqu’on commence un bâtiment de piſé, il faut avoir une proviſion de quelques douzaines de planches minces, avec une ſcie, une hache, un marteau & des cloux ; & il eſt convenable d’avoir auſſi dans le nombre des ouvriers, un homme au fait de manier ces outils ; car les maçons, à ſon défaut, ont bientôt gâté la ſcie & la hache.

Le premier cours d’aſſiſe de piſé A, (voy. les planches IV, V & VI du premier cachier) étant fait ſur tous les murs de face & de refend d’une maiſon, on recommence le ſecond B : & ſi on a placé le moule pour l’aſſiſe inférieure dans la direction de A à E, on le poſera pour la ſeconde de A à F, (voy. la même planche IV). Il réſulte de cette tranſpoſition que cette