Aller au contenu

Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

évaporer cette humidité qu’il faut laiſſer les maiſons de terre nues, ou ſans enduit, ainſi expoſées à l’air libre pendant la durée d’un été ou d’un hiver ; mais qu’on ne croie pas que ce ſoit, ni la sèchereſſe ni le froid qui pompe l’humidité d’un mur de terre qui a 15, 18 juſqu’à 24 pouces d’épaiſſeur ; ce n’eſt que l’air & principalement celui du nord ; ainſi, ſoit l’été, ſoit l’hiver, la biſe (ou le vent du nord) eſt aſſez fort en France pour ſécher le corps d’un mur de piſé dans tout ſon intérieur : ſi malheureuſement on faiſoit poſer l’enduit avant que la totalité de l’humide fût enlevée, on devroit s’attendre que les murs, en ſuintant pour rejeter tôt ou tard l’humidité, pouſſeroient l’enduit, & en le détachant de leur ſurface, le feroient éclater partie par partie, & le feroient tomber.

On voit qu’il eſt de la plus grande conſéquence de donner aux murs de piſé tout le tems de ſécher avant que d’y faire poſer l’enduit ; mais il eſt des années où cette deſſication ſe fait plus promptement que dans une autre ; c’eſt celle où le vent du nord a été le plus conſtant. Cette remarque, que chacun peut faire, réglera le tems qu’il faut attendre pour faire poſer l’enduit, & obligera les perſonnes prudentes, ſur-tout lorſqu’une année a été fort pluvieuſe, à laiſſer écouler un été avec un hiver pour obtenir une parfaite deſſication, & faire revêtir en toute ſureté d’un enduit les bâtimens de piſé.

Lorſqu’enfin on s’en eſt aſſuré par un bon diſcernement, on procède à cet enduit de la manière ſuivante.

Premièrement on fait piquer à la pointe du marteau, ou par le tranchant d’une hachette, les murs de terre ; il ne faut pas craindre de détruire la belle ſurface que leur a laiſſée le moule : tous les coups de pointe ou de