Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tranchant doivent être rapprochés le plus qu’il ſera poſſible, & l’ouvrier doit les donner de haut en bas, afin qu’il reſte dans chaque trou un petit repos ou enfoncement dans la partie inférieure, lequel repos retient & ſupporte l’enduit.

Pour ce travail, les maçons ſont obligés de faire un petit échafaud, & qui eſt fort ſimple. Dans les troux qu’ont laiſſés les clefs du moule (voy. ces troux dans les pl. V, VI, VII, VIII & X du prem. cahier) les ouvriers y gliſſent des bouts de chevrons ou de perches, qui ſortent ſuffiſamment en dehors pour ſupporter des planches. Tout cet échafaudage eſt fait dans deux à trois minutes. C’eſt après avoir piqué le haut de la maiſon ſur ce ſimple échafaud, que les maçons prennent un balai dont les brins ſoient roides (à cet effet, on préfère les vieux balais de la maiſon) qu’ils le paſſent fortement ſur la ſurface du mur piqué pour en chaſſer tous les grumeaux & toute la pouſſière. Après avoir ainſi préparé le mur, ils poſent l’enduit ; mais, avant que d’indiquer cette manœuvre, il eſt néceſſaire de dire qu’il y a pour le piſé deux eſpèces d’enduits : le crépiſſage ou le ruſtiquage & l’enduit propre ; le crépi ſe fait tout ſimplement en prenant une pellée de mortier, & le délayant avec de l’eau dans un baquet, après qu’on y a ajouté une truellée de chaux pure : lorſque ce crépi a été rendu auſſi clair qu’une purée de pois ou de lentilles, on l’emploie.

L’enduit n’eſt autre choſe que le mortier maigre dont j’ai ci-devant parlé ; les manœuvres le broient dans la place nette près de la foſſe à chaux, & delà ils le portent aux maçons ſur l’échafaud où ils ſont.

Telle eſt la confection fort ſimple de ces enduits ; voyons à préſent la manière de les appliquer ſur les murs de terre.

Pour le crépiſſage, il ne faut qu’un maçon avec un