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Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/337

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Oui, cette lettre… (et ici sa voix mourut), cette lettre est de l’archidiacre Ricovis. Comme si ces paroles avaient brisé sa vie, à peine les eut-elle prononcées qu’elle tomba raide sur les dalles, le sang jaillit de ses tempes. Sa mère se précipite vers elle, elle la relève et la presse dans ses bras ; elle resta glacée sous son étreinte ; elle était morte ! L’assemblée se dispersa en désordre ; l’abbesse se retira triomphalement, suivie de ses religieuses, elle abandonna le corps de Jeanne à sa famille.

Cette scène de deuil mit fin à l’enquête commencée, et la mère Catherine put tranquillement poursuivre dans le cloître sa vie sacrilège. Elle s’efforça, par une sorte de vengeance de son orgueil, de ramener à elle l’archidiacre, et, chose horrible à dire, elle y réussit.

Parfois le scandale de sa conduite fut