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son père qui le rappelait à Paris ; il fallut obéir, et bientôt les distractions du monde semblèrent avoir effacé de l’âme de Philippe le souvenir de la jeune fille de Normandie.

En prenant congé de nous, le chevalier de Corday d’Armont nous avait fait promettre de venir le revoir si le hasard nous ramenait dans le pays, et nous avions résolu, mon ami et moi, de hâter ce retour. Mais nos études, les affaires, les préoccupations politiques, l’incertitude de la vie dans un temps où toutes les positions allaient être mises en question, nous empêchèrent de réaliser ce désir que nous gardions au fond du cœur pour de meilleurs jours.

II

Trois ans s’étaient écoulés : nous étions en pleine (erreur, toute ma famille était morte ou dispersée ; que faire ? que devenir ?