Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/389

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bouquet de roses qu’elle avait laissé sur le gazon. Je l’ai encore, ajouta M. George avec émotion : c’est une relique qui ne m’a pas quitté. Les pepins des belles pommes qu’elle nous avait donnés furent aussi conservés par moi, et, dussiez-vous ne pas me croire, je vous dirai que, par une filiation d’horticulture qu’il serait trop long de vous expliquer, les pommiers que vous venez de voir dans mon enclos en sont issus.

Quand nous fûmes à quelques pas du hameau des Ligneries, mon ami se jeta dans mes bras en sanglotant. Je n’irai pas plus loin, me dit-il, j’aime cette femme, je veux demeurer ici, la voir chaque jour et m’en faire aimer ; je combattis cette idée comme insensée ; et, à force de raisonnements et d’instances, je le décidai à me suivre à Argentan, petite ville voisine où nous devions coucher. Nous trouvâmes là une lettre de