Page:Colet - Deux mois d emotions - 1843.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’avait frappé. J’écoutai, et je ne compris que vaguement. Le lendemain, je fus mandé au tribunal de bonne heure. Quand j’arrivai, le jury était déjà au complet. Philippe en faisait partie ! L’accusée parut ; je laissai échapper un cri perçant : c’était elle ! c’était la jeune fille des Ligneries, Charlotte de Corday d’Armont. Je regardai Philippe : il était d’une pâleur effrayante ; il tremblait de tous ses membres et tenait les yeux baissés. Je fus à lui ; je le secouai vivement : — Mais c’est elle ! lui dis-je. Vous ne pouvez participer à sa mort. Qu’allez vous faire ? — Je ne sais, murmura-t-il faiblement. — Sortez, lui dis-je, fuyez ! — Eh ! le puis-je, maintenant qu’on m’a vu ici ? Le tribunal entra en séance, je fus contraint de reprendre ma place. Tant que l’interrogatoire de Charlotte dura, sa beauté, que l’héroïsme rendait divine, son regard, son geste, sa voix me re-