Page:Colet - Enfances celebres, 1868.djvu/259

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LE PETIT BOSSU.

Je recommande à tous mes jeunes lecteurs qui iront à Londres en été, de ne pas manquer de visiter Windsor, et de passer au moins un jour dans la belle forêt qui entoure cette vieille résidence royale. Notre forêt de Saint-Germain et notre parc de Versailles ne sauraient donner une idée de cet immense bois majestueux, dont les arbres géants étendent leurs racines à travers de vertes pelouses toutes fleuries ; même aux jours de la canicule on respire sous ces ombrages une fraîcheur parfumée, on y sent une paix profonde, et sans les oiseaux qui chantent par volées et le frissonnement des cimes des arbres, la nature y semblerait muette. De même qu’on se croirait bien loin de toute civilisation, si parfois sur les belles routes sablées qui traversent la forêt ne passait tout à coup une élégante calèche pleine de lords et de ladies.

Par une matinée du mois d’août de 1698, une voiture de voyage traversait la partie la plus sauvage de la forêt de Windsor ; aux bagages juchés sur l’impériale, on voyait que ce n’était point d’une simple promenade qu’il s’agissait pour la famille enfermée dans cette voiture,